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mot, il se rendit fort utile ; mais il n’avait pas sa vivacité accoutumée.

Amy se dévoua au soin des plus jeunes enfants, et joua pendant trois quarts d’heure avec un gros garçon de trois ans, qui, placé à quelques pas d’elle, jetait solennellement sur ses genoux une balle qu’elle lui renvoyait, et qu’il n’attrapait jamais. Elle prit soin d’une montagne de casquettes et de chapeaux, et finit par se promener en long et en large avec Louisa Harper, compagne que personne ne lui enviait.

Vers la fin de la journée le ciel se couvrit ; le temps devint frais, et l’on eut une averse. Laura courut chercher Eveline dans le pré, et Amy se mit à la poursuite de Charlotte, qui était en train de jouer avec des petites filles de son âge. À quelque distance de la maison, elles rencontrèrent Walter accourant avec un parapluie qu’il remit sans mot dire à Charlotte. Amy le remercia et tous trois se hâtèrent de rentrer, Charlotte seule causant le long du chemin. Ils trouvèrent sur la porte Mary et son père, qui allaient congédier les enfants réfugiés sous un hangar à l’autre bout du pré. Mary conduisit Amy et Charlotte dans sa chambre pour leur donner d’autres chaussures. Amy, que l’air malheureux de Walter avait fort émue, aurait bien voulu y rester un moment ; mais Charlotte, enchantée d’avoir reçu la pluie, ravie d’avoir mis des souliers d’une grandeur démesurée, était pressée d’aller jouer au salon. Il s’y trouvait une nombreuse société de jeunes gens et de jeunes demoiselles des environs, tous fort en train de rire et de causer dans