Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/194

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— Ô maman ! dit-elle, il dit… il dit qu’il m’aime ! Madame Edmonstone n’en fut pas très surprise ; mais elle avait eu à peine le temps de donner un baiser à son enfant, et de remarquer l’expression de bonheur qui se lisait dans ses yeux, malgré son trouble, lorsque Walter, après avoir frappé à la porte, se présenta aussi :

— Approchez, lui dit madame Edmonstone, voyant qu’il hésitait, et lui souriant d’une manière encourageante. Amy se leva comme pour sortir.

— Ne sortez pas, à moins que vous ne le désiriez, lui dit Walter.

Amy ne le désirait pas du tout maintenant qu’elle était sous la protection de sa mère. Elle était assise à ses pieds, et tenait sa main en regardant Walter, quand elle en trouvait le courage, baissant les yeux, dès qu’il parlait de son amour pour elle.

— Vous savez ce que je viens vous dire, dit-il à madame Edmonstone, et il lui répéta, mais avec moins de calme et plus de chaleur, ce qu’il avait déjà déclaré dans le jardin. Jamais une mère ne fut plus heureuse que madame Edmonstone. Aimant Walter comme elle le faisait, elle était fière que son Amy eût gagné un cœur dont elle connaissait toutes les belles qualités. Puis elle était touchée de la confiance avec laquelle ces deux enfants lui faisaient l’aveu de leur amour ; elle entrait dans leurs sentiments, comme si elle avait été de leur âge. Il fallait cependant parler et agir avec prudence. Comme Walter s’accusait de mille défauts et s’avouait indigne d’Amy, madame Edmonstone lui dit :