Amy l’aida à se placer sur le sofa, puis elle l’embrassa, et posa sa tête sur l’épaule de son frère.
— Bien, Amy, ma petite femme, je vous souhaite tout le bonheur imaginable. J’espère que vous admirez ma générosité ainsi à un autre ? ajouta-t-il en riant, pour cacher son émotion.
— Charles… mon cher frère… nous n’en sommes pas là !
— Non ? qu’est-ce donc qui vous fait rougir comme un coq ? Pourquoi m’a-t-il presque brisé les doigts en me serrant la main ?
— Je veux dire que nous n’en sommes pas encore là ! Il est si jeune, et je suis si enfant !
— Quelle raison !
— Il faut que vous m’aidiez à devenir sage et à m’instruire pour être plus digne de lui !
— Pour cela, je n’en trouverais pas facilement un autre aussi digne de vous. Mais que voulez-vous dire par : « Nous n’en sommes pas encore là ? »
— Je veux dire que rien n’est arrangé, rien n’est promis, papa ne le sait pas encore !
— Il le saura bientôt, et donnera son consentement. Mais contez-moi tout… tout ce que vous voudrez bien me confier, car à présent vous allez avoir des secrets.
Cependant madame Edmonstone était descendue auprès de Laura. Pauvre Laura ! Dès que son frère eut quitté la chambre, ses traits perdirent l’expression calme qu’elle s’efforçait de leur conserver. Elle se leva et se promena fort agitée dans le salon.