Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/199

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— Ô fortune ! fortune ! s’écriait-elle. Quelle cruelle différence ! Tout est facile avec toi ! Cependant il est jeune, il a un caractère peu sur, des parents qui ne sont pas honorables, une violence extrême, qu’il ne cache pas même devant elle ! Et tout cela sera excusé ! Papa sera enchanté, je le sais. Quant à Philippe, chacun reconnaît ses qualités supérieures ; cependant, faute de cet odieux argent, il serait repoussé. Et, pour cette raison, l’amour qui a grandi dans nos cœurs avec nous-mêmes doit être caché comme un crime ; notre vie est une torture continuelle !

La porte s’ouvrit et Laura se calma soudain, du moins en apparence, mais au dedans sa conscience lui disait :

— Est-ce ainsi que tu vas recevoir la nouvelle du mariage de ta sœur ?

— Eh bien, Laura ! commença madame Edmonstone en souriant, comme fait une personne qui apporte une bonne nouvelle et qui est sûre de trouver un cœur capable de s’en réjouir.

— C’est donc vrai ! répondit Laura. Chère petite Amy ! J’espère… Ses yeux se remplirent de larmes, mais elle avait appris à se contenir, et bientôt elle se remit.

— Qu’est-il arrivé ? Où en sont-ils ?

— Ils en sont tout juste au point que je pouvais autoriser sans la permission de papa. Walter, avec une parfaite sagesse, ne demande pas autre chose pour le moment. Mais il ne croyait pas devoir rester plus longtemps ici sans nous avouer ses sentiments pour Amy.