Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 15 —

porter dès lors la vue de cet endroit. Cependant il en revint avec deux jeunes faucons dans sa poche.

— Voilà un garçon qui a du courage ! s’écria Charles enchanté.

— Il avait à cœur de dresser ces oiseaux. Il bouleversa la bibliothèque pour y trouver quelques vieux livres de fauconnerie, et il les étudia dans toutes ses heures de liberté. Enfin, un domestique ayant laissé une porte ouverte, les oiseaux s’échappèrent. Je n’oublierai jamais la colère de Walter. Sans exagérer il était hors de lui.

— Pauvre enfant ! dit madame Edmonstone.

— Le drôle le méritait bien, dit Charles.

— Rien ne put le calmer : mais, quand son grand-père parut, il fut dompté comme par enchantement. Il baissa la tête, et dit : « Je vous demande pardon ! » M. Morville répondit : « Mon pauvre enfant ! » Et ni l’un ni l’autre n’ajouta un mot. Je ne revis pas Walter de tout le jour. Le lendemain il était sérieux et silencieux. Mais voici la meilleure partie de l’histoire. Deux ou trois jours plus tard, nous nous promenions dans les bois. Soudain, à un coup de sifflet de Walter, nous entendons un bruit dans le feuillage, et voici nos deux faucons, avec leurs ailes coupées, qui se laissent tomber des branches, trop heureux d’être repris. Ils se redressaient fièrement pour être caressés, et leurs yeux jaunes semblaient exprimer l’affection.

— Charmantes créatures ! dit Amable. Votre histoire finit très bien.