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— Attendez, ce n’est pas la fin. J’étais surpris de voir Walter si calme : je me serais attendu à des transports de joie. Il rapporta les oiseaux à la maison ; mais la première chose qu’il fit le lendemain matin fut de les envoyer à un fermier des environs pour chasser les oiseaux de ses arbres fruitiers.

— Fit-il ce sacrifice de lui-même ? demanda Laura.

— C’est ce que j’aurais bien voulu savoir. Mais dès qu’on faisait allusion à cet événement, sa figure s’assombrissait, et il aurait été superflu de l’irriter par des questions. — Mais il faut que je m’en aille. Adieu, Amy, j’espère que votre camélia portera une autre fleur avant mon retour. Je suis bien aise d’échapper à l’exposition d’horticulture.

— Adieu, dit Charles, mettez la querelle de famille dans votre poche, pour l’ensevelir dans la tombe du vieux M. Morville, à moins que vous ne vouliez la continuer avec son petit-fils. Ce serait plus romantique et plus intéressant !

Philippe sortit sans entendre la fin de cette phrase ; madame Edmonstone parut mécontente et Laura dit :

— Prenez garde, mon cher frère ! pas de mauvaises plaisanteries.

— Je n’ai que cela pour me distraire, répondit Charles.

— Oui, dit sa mère en le regardant tristement, nous sommes tous heureux de vous voir cette disposition à la gaieté. C’est une grâce qui nous est accordée pour vous aider à supporter votre état. Mais pourquoi en faire un usage dangereux ?