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de cela ? Ce n’est pas un jeune homme comme celui-là qui aurait fait des sottises ?…

— J’ai peur que sa demande ne confirme une chose que l’on m’a rapportée de lui.

— Qui ? votre sœur ? A-t-elle appris quelque chose ?

— Oui ; mais je n’avais pas trop envie de vous en parler, parce qu’elle me demande de ne pas la nommer dans cette affaire. Je suis donc venu exprès pour voir si Walter vous aurait écrit, et s’il serait nécessaire que je parlasse. Mais je vous prie d’abord de ne pas nommer ma sœur, pas même à ma tante.

— Très bien, très bien, je vous le promets. Dites seulement.

— Il paraît que le jeune Harewood l’a conduit dans de mauvaises sociétés, et l’a poussé à jouer.

Philippe était loin de s’attendre à l’effet que ces mots allaient produire. Son oncle se leva soudain en s’écriant :

— Jouer ! Impossible ! C’est une calomnie, je n’en crois pas un mot.

Et il se promenait violemment par la chambre. Philippe attendit patiemment qu’il se calmât : ce qui ne tarda pas, en présence du sang-froid de son neveu.

M. Edmonstone se rassit et continua son raisonnement avec plus de modération.

— C’est impossible. Souvenez-vous qu’il ne se croit pas seulement libre de toucher une queue de billard.

— Je ne le croirais pas non plus, si je ne savais qu’on peut éluder de mille manières une promesse