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inconsidérée. Des principes solides sont le seul gage sur lequel on puisse compter.

— Des principes ! Je voudrais savoir qui a de meilleurs principes que Walter. Vous l’avez reconnu vous-même cent fois, ainsi que votre tante et Charles. Je me défierais plutôt de moi-même !

Il s’échauffait de nouveau, et dit à Philippe :

— Je ne crois rien sans preuves. Donnez-moi les vôtres, car c’est à peine si je croirais mes propres yeux contre lui.

— Il est triste de placer si mal sa confiance, répondit Philippe. Je voudrais bien me tromper, mais cette demande extraordinaire ne s’accorde que trop avec ce que ma sœur m’écrit.

— Voyons donc, demanda faiblement M. Edmonstone.

Philippe lut une partie de la lettre de sa sœur, sautant seulement les expressions et les phrases qui auraient pu la présenter comme une faiseuse de cancans. Ainsi cette pièce n’en parut que plus digne de foi au pauvre M. Edmonstone. Les preuves étaient si évidentes qu’il en demeura muet, et il y eut un long silence qu’il rompit enfin en disant :

— Qui l’eût cru ! Pauvre petite Amy !

— Amy ? s’écria Philippe.

— Comment ?… C’est vrai… je ne voulais pas en parler, balbutia M. Edmonstone, honteux de son imprudence. C’est entre eux qu’ils ont arrangé cela, en mon absence, je n’ai pu refuser mon consentement.

— Comment ! lui avez-vous promis Amable ?