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ractère, d’un ton qui tenait de la compassion et du sarcasme, Elle semblait faire entendre que madame Edmonstone l’avait beaucoup gâté, et, en général, elle avait l’air de considérer fort peu son oncle et sa tante. Deux ans auparavant, Walter n’aurait pas pu cacher son irritation ; mais il était devenu assez maître de lui-même pour faire une réponse calme et courtoise, dans laquelle il exprima si bien son respect et son affection pour M. et madame Edmonstone, que madame Henley en fut déconcertée.

Stylehurst était un lieu qui intéressait beaucoup Walter. Il lui rappelait la mémoire du bon archidiacre Morville, et c’était la seule chose qui parût éveiller une corde sensible dans le cœur de Philippe. Walter visita donc la belle et antique église et les tombes du cimetière, et il écouta tout ce que la femme du vieux marguillier avait à lui conter de mademoiselle Fanny et du petit M. Philippe. Elle secouait la tête en ajoutant que « l’autre miss Morville ne venait jamais voir Stylehurst ! »

Le seigneur de l’endroit, le colonel Harewood, étant un ancien ami de son grand-père, Walter alla le voir aussi. Il n’avait jamais été sage, et avait dissipé une grande partie de sa fortune. Maintenant qu’il était vieux, il vivait fort tranquillement, et, quoique Walter ne trouvât pas sa société très agréable, il acceptait ses civilités en souvenir de son grand-père. Pour ses fils, il vit tout de suite, quand ils arrivèrent de Cambridge, que c’étaient des jeunes gens pareils à ceux qu’il avait toujours fuis à Oxford, tant