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qu’avait-il à cacher ? Il ne passait jamais plus de deux ou trois jours à Londres en allant à Oxford et en revenant, et ne voyait pas son oncle chez lui, mais à l’endroit où il était engagé. Seulement il le suivait le soir à quelque concert, et l’invitait à déjeuner le matin.

Voyant que, malgré toutes ces explications, ses visites à Londres ne plaisaient pas à M. Edmonstone, Walter les aurait discontinuées s’il n’avait craint d’affliger son pauvre oncle. Celui-ci lui témoignait beaucoup d’affection, et semblait jouir extrêmement de ces courtes réunions qui lui rappelaient le souvenir d’heureux jours passés.

Walter avait bientôt découvert que Sébastien Dixon, malgré son salaire assez considérable, avait des dettes importunes. Plus tard, il apprit que son oncle les avait contractées autrefois, du moins en partie, pour soutenir sa sœur et son beau-frère sur le pied d’élégance qui convenait à leur qualité. Il n’avait pu revenir en Angleterre qu’à la condition de payer tant par année à ses créanciers, et cette circonstance lui laissait fort peu de chose pour se soutenir lui-même avec sa famille ; mais sa fierté lui faisait cacher sa gêne, et ce ne fut pas sans répugnance qu’il consentit à recevoir l’assistance de son neveu.

Walter résolut de payer ces dettes, qu’il considérait comme celles de son père, dès qu’il serait maître de sa fortune, et, en attendant, il se croyait obligé d’aider son oncle de tout son pouvoir. Sa pension n’était pas forte, et il la diminuait considérablement