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en donnant de temps en temps quelques guinées dans les occasions pressantes. Il se trouvait ainsi bien plus pauvre que les autres jeunes gens de son rang ; mais cependant il trouvait moyen de ne pas faire de dettes, en se privant d’une foule de petits objets de luxe que d’autres considèrent comme nécessaires. Il est vrai que, n’ayant jamais été gâté, il était mieux préparé à ces sacrifices ; puis, il se consolait en pensant que l’argent dépensé à secourir son oncle ne le serait pas à payer des plaisirs qui l’auraient détourné de ses études.

La seule chose, qui lui donnât de l’inquiétude, c’est qu’il craignait d’encourager son oncle à l’imprévoyance, au lieu de lui faire du bien. Cependant Dixon semblait être toujours dans des difficultés réelles ; ses enfants étaient maladifs, plusieurs d’entre eux moururent ; il fallait payer le médecin ou d’autres dépenses pressantes. Malgré cela il semblait quelquefois à Walter que son oncle n’était pas sage. Lui-même vint une fois s’accuser, dans un moment de remords, d’avoir perdu au jeu l’argent qui devait être employé à l’entretien de sa famille. Il demanda seulement à Walter d’en garder le secret, pour ne pas irriter ses créanciers, puis il le pria de payer une partie de ses dettes, afin de pouvoir se rendre dans un lieu où il avait un bon engagement et gagnerait de quoi payer le reste.

Walter avait eu l’idée un moment de faire venir son cheval à Saint-Mildred, mais il avait résolu de se priver de ce plaisir, afin de pouvoir consacrer une