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Walter conféra avec madame Dixon sur ce qu’il y aurait à faire. Elle avait espéré qu’il pourrait lui donner plus de trente livres ; mais, comme c’était une femme énergique, elle dit qu’avec cette somme elle tirerait du moins son mari des difficultés les plus pressantes. Le point important était de cacher aux créanciers qu’il avait joué, et, Dixon devant partir le lendemain pour la ville où la réunion musicale aurait lieu, il faudrait bien qu’il s’abstînt de son fatal penchant en présence des personnes auprès desquelles il tenait à conserver une bonne réputation.

Walter laissa donc à madame Dixon l’ordre de M. Edmonstone, et l’endossa du nom de la personne qui devait le recevoir, afin d’en assurer la destination. Puis il adressa encore quelques paroles amicales à la petite Marianne, qui avait continué à jouer avec Trim, et dont la figure ne pouvait faire soupçonner qu’elle eût écouté la conversation. Quand Walter se leva pour partir, la petite fille s’approcha de lui et lui présenta un caillou brillant, le plus précieux des trésors qu’elle eût ramassés au bord de la route de Saint-Mildred.

— Que faites-vous, mon enfant ? dit sa mère. Vous voulez donner cette pierre à monsieur ? Que voulez-vous qu’il en fasse ?

— Vous vouliez me la donner ! s’écria Walter. Et la petite fille baissa la tête en rougissant, en sorte que l’on eut de la peine à l’entendre prononcer un oui bien timide.

Walter la remercia en l’embrassant, lui fit mettre