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— Je vous suis fort obligé, répondit Walter d’un ton grave ; et son sourire sardonique prit une grande ressemblance avec celui de Philippe.

Philippe aurait préféré le voir se fâcher ; mais il voulait conserver aussi sa dignité, et, se levant, il lui souhaita le bonsoir.

— Bonsoir ! répondit aussi Walter avec tout le calme qu’il avait pris depuis qu’il avait surmonté sa disposition à se mettre en colère. Ils se séparèrent, sentant l’un et l’autre que les choses en étaient au même point qu’auparavant, et Philippe retourna à son hôtel, en méditant sur la fierté indomptable de son cousin.

Le lendemain matin, pendant que Philippe déjeunait, la porte s’ouvrit, et Walter entra, la figure pâle et fatiguée, comme s’il n’avait pas dormi de toute la nuit.

— Philippe ! lui dit-il avec sa manière franche et naturelle, nous ne nous sommes pas séparés hier comme vos bonnes intentions le méritaient.

Ho ! ho ! se dit Philippe, la crainte d’une investigation l’a rendu plus souple.

— Bien ! dit-il, je suis fort aise que vous preniez mieux la chose ce matin. Avez-vous déjeuné ?

— Oui.

Philippe ajouta :

— Avez-vous quelque chose à me dire sur le sujet qui nous a occupés hier ?

— Non, mon cousin, je répète que je suis innocent, et que je compte sur l’avenir pour le démontrer