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clairement. Je ne suis venu vous dire qu’une chose : j’espère que nous nous séparons en amis ?

— Je serai toujours votre ami véritable.

— Je ne suis pas venu ici pour avoir une altercation, ainsi je n’en dirai pas davantage. Si vous voulez me revoir, vous me trouverez chez moi. Adieu.

Philippe ne sut que se dire, et jugea qu’il serait mieux en état de juger la dernière demande de Walter quand il aurait pris les informations. Il les commença sur-le-champ, et ne reçut nulle part les réponses qu’il attendait. Chacun parlait de Walter Morville comme d’un jeune homme d’une conduite irréprochable et que tout le monde aimait. On regrettait seulement qu’il vécût si retiré et qu’il formât si peu de liaisons. Philippe s’aperçut même qu’on était surpris de le voir prendre de pareilles informations, lui qui n’était aussi qu’un jeune homme. M. Wellwood, qu’il aurait bien voulu voir, n’était pas à Oxford, mais chez lui, se préparant à être consacré.

Philippe ne parvint pas mieux à la solution du mystère quand il s’adressa aux marchands. Tous furent aussi surpris que les professeurs, et déclarèrent que M. Morville payait toujours comptant. Le capitaine Morville était comme un avocat qui a une mauvaise cause, mais il pensa que les autorités du collége exerçaient mal leur surveillance et que les marchands ne voulaient pas trahir leurs pratiques. Peut-être aussi le mal ne s’était pas fait à Oxford mais à Saint-Mildred. En un mot, son opinion sur Walter ne fut point changée, et il était particulièrement irrité, en se rappelant