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dame Henley soutint son opinion, mais elle trouva un antagoniste digne d’elle dans son frère ; et, quoiqu’elle ne voulût rien promettre, Philippe vit bien que les demoiselles Wellwood ne seraient pas inquiétées.

Ce petit triomphe sur sa sœur, qui ne cédait jamais à personne, rétablit Philippe dans la bonne opinion qu’il avait de sa supériorité, opinion qu’avait un peu ébranlée sa dernière conversation avec Walter.

M. Walter Morville allait souvent chez les demoiselles Wellwood, dit madame Henley.

— Vraiment !

— Il n’y a rien à craindre ; la plus jeune a pour le moins le double de son âge.

— Je ne pensais à rien de pareil, répondit en souriant Philippe, qui connaissait bien l’état du cœur de Walter.

— J’ai entendu dire qu’il devait épouser lady Éveline de Courcy. Croyez-vous que ce soit vrai ?

— Non, certainement.

— J’en suis bien aise pour elle, après ce que j’ai vu de la violence de ce jeune homme.

— Pauvre garçon ! dit Philippe.

— Lady Éveline a été bien souvent à Hollywell, dernièrement, n’est-ce pas ? Je suis bien surprise que ma tante lui fasse tant de prévenances !

— Pourquoi ?

— C’est que M. Walter aurait été un bon parti pour une de ses filles.

— Je croyais que vous plaigniez la femme qu’il choisirait.