Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 284 —

au salon pour recevoir les visites. Le docteur Mayerne était plus souvent à Hollywell que chez lui pendant les maladies de Charles. Il y dînait presque tous les jours. Quand Amy n’était pas là, Philippe amusait la société en leur faisant des descriptions sans fin de Redclyffe. Il ne tarissait pas en éloges de ce magnifique domaine, qui pouvait être encore beaucoup amlioré, et dont le propriétaire devait être un homme important. M. Edmonstone, en écoutant ces réflexions, se sentait fier d’avoir su refuser une si belle position pour sa fille, et Laura pensait que Philippe n’avait pas besoin de tant de richesses pour être un homme distingué et remarqué partout.

Philippe et Laura avaient plus d’occasions de se trouver en tête à tête qu’à l’ordinaire, et ils en profitaient avec d’autant moins de réserve qu’ils allaient être bientôt séparés pour longtemps. Ils ne se sentaient jamais aussi à l’aise ensemble qu’avant leur aveu mutuel, mais ils eurent plusieurs courtes conversations, qui donnaient à Laura de délicieuses et vives émotions.

— Quels sont vos plans pour aujourd’hui, lui demanda Philippe dès le matin, la veille de son départ. Il faut que je vous voie seule avant de partir.

Elle baissa les yeux, et il la regarda fixement ; jamais encore il ne lui avait demandé de rendez-vous clandestin, et il ne voulait pas sembler honteux de le faire. Enfin elle répondit :

— J’irai cet après-midi à l’école d’East-Hill, et je reviendrai à trois heures et demie.

Mary Ross était toujours absente, ses six neveux et