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festement cette requête, fit mille cabrioles et remua la queue d’une manière si éloquente, qu’il n’y eut pas moyen de lui refuser ce plaisir.

Le temps était sec et froid, la glace craquait sous les pieds, et Walter fut surpris de jouir si vivement de sa partie de chasse. Il alla jusqu’au fond de la vallée, pénétrant dans les fourrés épais, et fut très heureux ; en revenant à travers le village, il envoya du gibier par le garde-chasse chez madame Ashford, pendant qu’il allait visiter les travaux de la nouvelle salle d’école. Il y trouva M. et madame Ashford et leurs petits garçons dans un nuage de poussière. Ces deux enfants étaient si sauvages, qu’ils avaient supplié leur mère de ne pas inviter M. Walter Morville le jour de Noël : elle avait cédé pour ne pas gâter leur plaisir. Aussi ces enfants parurent-ils honteux en sa présence, et pourtant ils regardaient avec admiration son fusil, son chien, et jusqu’à la boue qui couvrait ses guêtres. Ce ne fut pas sans peine qu’ils se hasardèrent à prendre la main qu’il leur tendait.

Madame Ashford, qui regrettait toujours d’avoir laissé Walter passer seul le jour de Noël, l’invita à dîner pour un autre jour, et indiqua six heures.

— Mais Madame, ce n’est pas votre heure ordinaire ; vous dînez moins tard, pourquoi changer vos habitudes ? Je viendrai plutôt prendre le thé un soir avec vous.

— Si vous ne craignez pas les enfants ?

— Je les aime beaucoup, au contraire. Nous parlerons encore des améliorations qu’on pourrait apporter