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à une mouette. Comme si vous aviez le droit de jouer ainsi votre vie !

— Je suis trop heureux pour avoir rien à répondre. D’ailleurs il faut nous occuper de ces pauvres gens. M. Gregson viendra-t-il ?

M. Gregson, le médecin du village, était arrivé ; et chacun s’occupait à donner l’hospitalité aux naufragés. M. Ashford, Markham et Walter allèrent chacun de son côté savoir de leurs nouvelles, et M. Ashford recueillit les détails de l’affaire. Les naufragés étaient sur le rocher, et les pêcheurs crurent tous leurs efforts inutiles, quand ils virent que leur bateau ne pouvait pas en approcher à cause des récifs. Mais Walter, qui connaissait la place, fit aborder les bateaux auprès d’un roc voisin, où il avait souvent abrité le sien, puis il tâcha d’atteindre le plus grand rocher, où étaient les naufragés, portant avec lui le câble qui leur servirait à se tenir fermes en traversant les récifs pour entrer dans les embarcations. Ben avait voulu partager son péril, et tous deux s’étaient avancés sur ces roches glissantes et sans cesse lavées par les vagues, qui semblaient devoir les entraîner avec elles. Sans l’audace de ces deux jeunes gens les naufragés étaient perdus, car la marée montait rapidement, et, fort peu de temps après qu’ils eurent quitté le roc, il était recouvert par les flots.

Bientôt tous les pauvres marins furent chaudement logés et couchés dans les lits des villageois. M. Ashford se rendit à la chaumière de Charité Ledburv, la mère de Jem, pour s’informer de l’enfant qui avait