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un bras cassé. Comme il entrait dans la cuisine, il rencontra Walter sortant de la chambre.

— Pauvre enfant ! dit-il tout bas. Il vient de s’endormir, il a bravement supporté l’opération.

— Son bras est remis ?

— Oui, il avait toute sa connaissance et il s’est montré fort patient. La vieille Charité entend à merveille son métier de garde-malade. Elle et Jem auront grand soin de l’enfant. Comment vont tous les autres ? Est-ce que ce pauvre homme a repris connaissance ?

— Oui, il est au lit chez le vieux Robinson. Le capitaine est chez Brown.

— Savez-vous quelle heure il est ?

— Huit heures et demie ! Ah ! la cloche commence à sonner. Il faut que j’aille à l’église, adieu !

— Croyez-vous que j’y puisse aller dans ce costume ?

— Ce serait imprudent, avec ces habits mouillés !

— Oh ! je ne suis pas si délicat, dit Walter, et ils pressèrent le pas. Au bout de quelques moments le jeune homme reprit :

— Auriez-vous la bonté de dire quelques mots d’actions de grâces pour cet événement ?

— Certainement, répondit M. Ashford. Le danger devait être bien grand !

— Oui, Dieu nous a visiblement protégés. Le bateau aurait semblé le jouet des lames et du vent, si l’on ne s’était rappelé quelle main le protégeait.

Walter parlait simplement, sans exagérer le péril, et sans le mépriser.

— Vous pensez avoir couru un plus grand danger