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Mary, mais elle s’arrêta en voyant Amy rougir subitement. Amy répondit :

— Oh ! Charles va mieux, et je suis bien aise que vous soyez de retour.

— Amy ! où est Amy ! s’écriait-on de tous côtés. C’était pour mettre en train un jeu, qu’elle avait conduit à merveille avec Walter l’hiver précédent. Madame Edmonstone vit que ce souvenir affectait sa fille, et, mettant Charlotte à sa place, elle la pria de monter un moment vers Charles.

Amy remercia sa mère du regard pour cette attention, et, prenant un châle, elle quitta le salon. Elle trouva Charles endormi, et s’assit au coin du feu à la clarté d’une lampe de nuit. Le calme de cette chambre de malade lui plaisait bien mieux que tout le fracas du salon. Puis elle se demanda s’il n’y en avait pas un autre qui fût aussi triste ce soir-là, et se reprocha bientôt d’avoir pensé à lui autrement que dans ses prières, comme elle se l’était promis.

— Non, je ne veux pas me laisser abattre par la douleur, se dit-elle. Nous voici à la fête de Noël, qui apporte la paix sur la terre et la bonne volonté envers les hommes ! Comme il chantait bien ce cantique, l’année dernière !… Mais voilà que je pense encore à lui !

Elle prit un livre, elle essaya de lire ; mais bientôt son imagination l’emporta encore à Redclyffe, et il lui semblait toujours entendre le chant de Walter.

— Êtes-vous ici, Amy ? dit Charles en s’éveillant. Je suis bien aise que vous soyez montée, j’ai quelque