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chose à vous dire. M. Ross est venu me voir, il a reçu une lettre de Walter. Le cœur d’Amy battit plus vite ; elle tint les yeux baissés, pendant que Charles lui disait ce que contenait la lettre où il était question de Coombe-Prior. Je voudrais, Amy, dit Charles en finissant, que vous eussiez entendu de quel ton M. Ross m’a dit : Ceci finira bien, et tout s’éclaircira en sa faveur.

Amy se pencha vers son frère et lui donna un baiser. Une semaine plus tard, Charles reçut lui-même la lettre de Walter.

— Amy, lisez ceci, lui dit Charles en la lui présentant.

Amy la prit et courut dans la chambre de sa mère. Heureusement elle la trouva seule.

— Chère maman, puis-je lire cette lettre que Charles a reçue ?

Madame Edmonstone prit la main de sa fille et l’attira près d’elle. Amy semblait trop émue pour que sa mère n’en fût pas touchée.

— Oui, mon enfant, répondit-elle, ne pouvant lui résister. Puis, comme Amy s’enfuyait avec le précieux papier, sa mère se dit, pour se rassurer, que, certainement, tout cela devait bien finir.

Il n’y avait pas un mot sur Amy, et cependant cette lettre la rendit plus heureuse qu’elle ne l’avait été depuis longtemps. On eût dit que les jours, déjà plus longs, allaient ramener le bonheur avec la belle saison. Charles commençait à se lever ; il avait repris sa robe de chambre chinoise et sa place sur le canapé du cabinet de toilette.