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furieux, quand je pense à la monstrueuse histoire que Philippe avait faite de cela.

— J’en étais sûr, s’écria Charles. J’ai toujours pensé qu’il valait mieux que personne, et que c’était pourquoi on ne voulait pas le croire.

— Sans doute, répondit M. Edmonstone. C’était Philippe qui faisait paraître noir ce qui était blanc.

— Je n’ai jamais cru Philippe, dit Charles, depuis que j’ai vu son animosité.

— Les absents ont toujours tort, interrompit Laura ; puis, craignant de se découvrir, elle ajouta : Viens, Charlotte ; il est très tard.

— Et je serai la première à tout dire à Amy, s’écria la petite fille, en courant pour ne pas être prévenue.

Laura s’arrêta encore à ranger quelques livres dans la pièce voisine. Elle ne savait que penser de tout cela. Le jugement de Philippe était à ses yeux bien plus décisif que celui de son père : elle ne pouvait croire Walter innocent, sachant quelle était l’opinion de son cousin. Cependant elle avait de l’affection pour ce jeune homme ; et, quoique le bonheur de sa sœur la fît soupirer, en pensant à l’amour sans espoir de Philippe, elle désirait sincèrement pouvoir rendre toute son estime à Walter. Avec un effort, elle entra dans la chambre de sa sœur, qu’elle trouva tout émue de la joie tumultueuse de Charlotte. Jugeant donc qu’elle avait besoin de repos, elle lui souhaita amicalement une bonne nuit, et se retira.

Il serait difficile de peindre l’émotion de madame Edmonstone, quand elle s’assit avec Walter devant