Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 357 —

le feu de son cabinet de toilette. Elle remarqua qu’il était plus pâle que de coutume, et que ses yeux n’avaient plus le même joyeux éclat. Son expression était devenue plus grave ; et, quoiqu’il eût toujours l’air fort jeune, il avait perdu ce qui lui restait d’un peu enfantin dans les manières. On voyait qu’il avait souffert. Madame Edmonstone se sentait encore plus d’affection pour lui qu’au moment où il était venu lui avouer son amour pour sa fille. Enfin elle lui dit :

— Je suis heureuse de vous avoir encore auprès de moi.

Il sourit et répondit :

— Puis-je vous conter toute l’affaire ?

— Asseyez-vous, et commencez. Vous avez beaucoup souffert ?

— Oui, Madame, répondit-il simplement : et il garda le silence.

— C’est fini, heureusement, reprit-elle. J’ai à peine vu M. Edmonstone : mais il m’a dit qu’il était parfaitement satisfait.

— Il a la bonté de l’être, quoique je n’aie pas pu lui expliquer pourquoi je lui avais demandé ces mille livres.

— Nous avons confiance en vous, répondit en souriant madame Edmonstone. Mais il me tarde de savoir enfin comment vous vous êtes expliqués.

Walter lui fit un récit exact de toute l’affaire, et elle parut vivement touchée de sa reconnaissance pour le pardon de M. Edmonstone.

— C’était plutôt à vous de pardonner, dit-elle.