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Walter s’approcha d’elle tout à coup et lui dit avec chaleur :

— J’ai une demande à vous faire… c’est une grande faveur… mais, vous m’ayez enhardi. Vous voyez comme je suis seul, et vous savez combien peu je puis me fier à moi-même : seriez-vous assez bonne pour vous charger de moi… pour recevoir mes aveux, et m’avertir de mes fautes, aussi franchement que si j’étais Charles ? Je sais que c’est demander beaucoup ; mais vous ayez connu mon grand-père, et c’est en son nom…

Elle lui tendit la main, et répondit en pleurant :

— Je vous promets de faire ce que vous me demandez, si j’en vois l’occasion.

— Je puis donc compter que vous m’avertirez quand je m’animerai trop ; et surtout quand je me fâcherai ? Merci ; vous ne savez pas le bien que me fait cette promesse !

— Mais vous avez tort de dire que vous êtes seul. Vous êtes de notre famille à présent.

— Oui, depuis que vous m’avez accordé la grâce que je vous ai demandée, répondit Walter, et, pour la première fois, elle fit attention au charme de son sourire, qui semblait éclairer toute sa physionomie. Cela seul aurait suffi pour lui gagner les cœurs.

— Je vous regarderai un peu comme un neveu, ajouta-t-elle avec bonté ; mon frère me parlait si souvent de vous !

Walter s’écria :