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d’abord prêté qu’une attention forcée, fut entièrement absorbé, son front contracté s’éclaircit, un vif intérêt se peignit dans ses yeux ; son expression s’adoucit, et, lorsqu’il arriva à l’endroit où Fra Cristoforo humilié, reçoit il pane del perdono, des larmes s’échappèrent des yeux du jeune homme.

Le chapitre était fini, et, avec une exclamation contenue d’admiration, il se joignit aux autres pour prier Philippe de continuer. Cette histoire, lue de cette manière, fit une impression toute nouvelle sur Laura et sur Amy, qui l’avaient déchiffrée avec peine à leur leçon d’italien, et sur Charles, qui n’avait que parcouru la traduction, en cherchant les plaisanteries de Don Abbondio. Ainsi, entre la lecture et la conversation, la matinée se passe fort agréablement.

À goûter, M. Edmonstone invita Philippe à venir passer un jour ou deux à Hollywell : il accepta pour la semaine suivante.

— Je prierai Thorndale de m’amener dans sa voiture, ajouta-t-il, si vous voulez lui donner à dîner.

— Certainement, dit M. Edmonstone. Nous en serons enchantés. Nous parlions de l’inviter, il y a deux ou trois jours, n’est-ce pas, maman ?

— Merci ; il n’aime rien autant qu’un dîner de famille, dit Philippe, en appuyant sur ces derniers mots et en regardant sa tante.

À ce moment, un laquais entra et dit :

— Le domestique de monsieur Walter est arrivé avec le cheval de monsieur.

— Deloraine est arrivé ! s’écria Walter. est-il ?