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— À la porte, Monsieur.

Walter s’élança hors de la chambre, et monsieur Edmonstone le suivit, mais un instant après il revint.

— Madame, ne voulez-vous pas venir aussi ? Philippe, vous n’avez jamais vu Deloraine !

Puis il sortit en courant, et les autres personnes le suivirent. Elles arrivèrent justement pour voir l’air joyeux et cordial avec lequel William, le groom, recevait la salutation de son jeune maître, et la joie de Walter, du chien et du cheval, heureux de se retrouver ensemble. Walter ne pouvait d’abord penser à autre chose qu’à écouter les détails du voyage ; puis il se retourna pour faire admirer à ses amis ce magnifique animal, dont son grand-père lui avait fait présent au dernier anniversaire de sa naissance. Les dames le louèrent avec plus de sincérité que de connaissance de cause. Les éloges des messieurs montrèrent plus de science ; Philippe, en sa qualité de connaisseur, ne put faire autrement que de trouver quelques défauts à critiquer. Walter fronça de nouveau le sourcil, et l’on put voir dans ses yeux que ces remarques le blessaient, moins à cause du cheval, que parce que c’était un cadeau de son grand-père ; mais il ne dit rien, et suivit monsieur Edmonstone dans l’écurie pour voir l’animal installé. Philippe demeura dans le vestibule avec les dames.

— Ainsi, je vois que vous avez abandonné le monsieur, dit-il à Laura.

— Oui, répondit madame Edmonstone, cela lui fait plaisir ; il semblait d’abord si triste et si isolé !…