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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/55

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— Ah ! il a hérité cela, répondit Philippe, avec un ton de compassion.

— L’en plaignez-vous ? demanda Amy en souriant.

— Pas d’étourderie ! dit Philippe ; je ne vous conseille pas de trop vanter ce talent devant le monde ; cela rappellerait ce qu’était sa mère.

— Maman n’est pas de votre avis là-dessus, dit Amy. Elle lui conseille de cultiver ce talent, de prendre des leçons. Aussi, l’autre jour, quand M. Radfort est venu nous donner la nôtre, elle a prié Walter d’essayer de chanter la gamme. Je n’ai jamais rien vu d’aussi amusant que la surprise du vieux M. Radfort ; cela me rappelait la leçon de musique de la Fille du Régiment ; enfin il était dans le ravissement, et il va donner des leçons à Walter.

— Vraiment ?

— Mais, demanda Laura, si votre mère avait été la fille d’un artiste, auriez-vous honte, je vous prie, d’avoir hérité de son talent ?

— En vérité, Laura, répondit Philippe, il me serait aussi difficile de dire ce que j’aurais fait si ma mère avait été une autre personne, que de dire ce que j’aurais fait si j’avais eu du talent pour la musique.

À ce moment madame Edmonstone fit avertir ses filles de se préparer pour l’accompagner à la promenade. Elle voulait aller à East-Hill, et profiter de la compagnie de Philippe qui allait du même côté.

Philippe et Laura marchaient un peu en avant, et