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Laura désirait vivement connaître à fond l’opinion de son cousin sur Walter.

— Je suis sûre que, sous plusieurs rapports, il est digne d’être aimé, dit-elle.

— Certainement. Mais ce n’est pas là un grand éloge. On ne parle pas avec autant de réserve des gens que l’on aime tout à fait.

— Ainsi, il ne vous plaît pas ?

Philippe répondit par une citation :

Celui qui a élevé un jeune lion
Chez lui, d’une main nourricière,
Le trouve d’abord un élève docile,
Soumis au commandement.

— Vous l’appelez un jeune lion ?

— Il y a quelque chose du lion dans ces yeux qui s’enflamment si vite et dans ce front qui se contracte. Il écoute un avis avec si peu de patience, il y a tant de véhémence dans toutes ses actions, que je ne puis en être satisfait. Ce n’est pas que je sois prévenu contre lui, car j’admire sa candeur, la chaleur de son âme et son désir de faire ce qui est bien ; mais, d’après ce que j’ai vu, je ne crois pas qu’il ait un caractère formé, ni qu’il soit maître de lui et capable de se contenir.

— Il paraît avoir été fort attaché à son grand-père, qui fut pourtant bien sévère. À peine commence-t-il à se consoler un peu.

— Oui, il est très affectueux. C’est presque un mal-