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eût assez de bon sens pour faire cette demande, puisque sans cela il aurait été obligé d’en parler lui-même à son oncle. Dès que M. Edmonstone fut revenu à lui, et eut déclaré la chose parfaitement convenable, on passa en revue les vicaires des environs. On décida enfin que Philippe parlerait à M. Lascelles, un de ses anciens condisciples, et ministre à Broadstone, pour lui demander de lire quelques heures, toutes les semaines, avec Walter. Quand cette affaire fut arrangée, Walter eut l’air plus à l’aise, mais il ne recouvra pas sa gaieté de toute la soirée ; il prit un livre et s’assit silencieusement à sa place accoutumée. Philippe devait retourner à Broadstone le lendemain, : et madame Edmonstone ayant quelques commissions à y faire, il fut décidé que Philippe la conduirait dans le phaéton, et que Walter la ramènerait à la maison, après avoir été présenté à M. Lascelles. Ils fixèrent une heure et un lieu de rendez-vous ; chacun y fut exact, puis madame Edmonstone conduisit son jeune ami chez madame Deane, la femme du colonel.

Les jeunes Edmonstone pensaient tous que leur maman et madame Deane n’étaient jamais ensemble sans dire beaucoup de bien de Philippe. Madame Deane était très fière de voir un jeune homme si distingué dans le régiment de son mari ; elle cita plusieurs traits de sa sagesse, de son jugement, de son bon cœur. Madame Edmonstone l’écouta avec d’autant plus de plaisir, qu’elle vit s’éclaircir la figure de Walter pendant qu’il écoutait ces récits.