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neuf ans, et il a fait pour moi tout ce qu’il a pu. Si Philippe savait toutes les difficultés que cet excellent homme a dû surmonter, il n’aurait pas parlé de lui avec mépris.

— Tout ce qu’il a voulu dire, c’est qu’un homme qui n’a pas étudié dans une université ne peut pas avoir reçu une éducation complète.

— Ah ! dit Walter en riant, il aurait bien joui de la conversation de Philippe avec M. Lascelles. Si j’avais eu les yeux fermés, je me serais cru en présence de deux vieux savants, en habit noir usé et en lunettes. Plus je vois Philippe, plus je l’admire ! Et tout ce que madame Deane nous a conté de lui !

— Elle l’aime beaucoup.

— C’est beau de gagner ainsi l’estime des étrangers. Je lui voudrais seulement un peu plus d’enthousiasme. Sans doute il a pour cela trop de sens !

— C’est qu’il a beaucoup souffert à l’occasion de sa sœur.

— Celle pour qui il a fait un si grand sacrifice ?

— Oui, sa sœur Marguerite. Elle avait huit ou neuf ans de plus que lui ; elle était très belle et avait beaucoup de talents. En un mot, elle lui ressemblait beaucoup et elle a été pour lui une mère. C’est elle qui a élevé Philippe. Aussi lui fit-il de bon cœur ce sacrifice. Mais Fanny tomba malade et mourut, ce qui amena le mariage de Marguerite avec le docteur Henley, un de ces mariages où il n’y a rien à dire. C’est un homme respectable, riche, qui a une grande clientèle ; mais il était beaucoup plus âgé qu’elle, d’un