Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 80 —

esprit bien moins distingué, et, quoique je répugne à le dire, il n’est pas religieux.

— Son frère n’a-t-il pu s’y opposer ?

— Il lui a fait beaucoup d’objections : mais, à dix-neuf ans, il avait peu d’influence sur une sœur qui en avait vingt-sept. Cependant la justesse de ses observations l’a blessée. Pauvre garçon, il a bien souffert, et, si peu de temps après, avoir perdu sa douce Fanny !…

— Ne vient-il pas de faire un séjour chez madame Henley ?

— Oui, ils sont bien ensemble. Elle l’aime et elle est fière de lui : mais il n’aime pas le docteur, et il revient toujours de là plus sombre et plus grave que jamais ; cependant il ne s’ouvre à personne là-dessus.

— Je vous remercie, madame, de tous ces détails ; maintenant je crois que je comprendrai mieux mon cousin. Oh ! ce doit-être une chose bien cruelle de découvrir que nous ne sommes pas tout pour l’objet de nos plus tendres affections !

Madame Edmonstone fut bien aise d’avoir contribué pour quelque chose à l’attachement qu’elle voyait Walter prendre pour Philippe ; car elle jugeait cela très important pour ce jeune homme, auquel elle commençait à s’intéresser vivement.