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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/101

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qu’il ne soit très mal, et presque abandonné. Je vais envoyer d’abord un exprès au consul de Venise, pour avoir un médecin, car je n’ai pas beaucoup de confiance en cet Italien.

Ils furent bientôt sur la route de Recoara, bordée d’un côté par des rochers élevés, et de l’autre par une petite rivière encaissée dans une étroite vallée. Celle-ci se rétrécissait de plus en plus à mesure qu’on montait ; ce ne fut bientôt plus qu’un vallon, puis une crevasse, remplie par de magnifiques châtaigniers. Mais, avant qu’elle devînt si étroite, nos voyageurs aperçurent les toits de la petite ville. Le soleil brillait, et l’air de la montagne était vif et pur. Amable avait peine à se figurer que la maladie et la douleur pussent se rencontrer dans ce lieu charmant ; elle se tourna pour faire part de cette observation à son époux ; mais il était plongé dans une profonde méditation, dont elle ne voulut pas le tirer. La ville, bâtie sur le bord de la rivière, était entourée de rochers qui dominaient l’auberge devant laquelle nos voyageurs s’arrêtèrent, augurant bien de son apparence de propreté.

Walter se rendit tout de suite auprès du malade ; tandis que l’on conduisit Amy dans une chambre au parquet poli, mais à peine meublée. Elle y attendit avec impatience le retour de son mari. Quand il entra, sa figure était en feu, et, avant de parler, il s’approcha de la fenêtre pour respirer.

— Il faut que nous lui trouvions tout de suite une autre chambre, dit-il. Il ne peut pas vivre dans un trou pareil, avec une atmosphère de fièvre qui suffi-