Aller au contenu

Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 9 —

— Tout est à merveille, et je suis fort contente.

— Je n’ai jamais été si heureuse, dit Charlotte, ni Charles non plus. Pensez donc que Walter sera notre frère, et qu’il fera venir Trim demain !

Mary se mit à rire et se sépara de Charlotte. Elle se demandait pourquoi Laura seule avait l’air si triste. Était-ce le chagrin de se séparer de sa sœur ? ou n’avait-elle pas de confiance en Walter ?

Quelle joyeuse soirée on passa ce jour-là à Hollywell ! Charles ne pouvait se lasser de questionner Walter sur l’histoire du naufrage, depuis le premier souffle de vent jusqu’à la dernière goutte de pluie, et Walter répondit avec patience, parce qu’il pouvait vanter les braves pêcheurs de Redclyffe.

C’était une heureuse époque dans la vie des deux jeunes fiancés. Pas un nuage n’obscurcissait leur joie, pas une crainte pour l’avenir. Walter et Amable ne formaient aucun projet ; ils reprirent leurs anciennes habitudes : lectures, musique, promenades, qui toutes avaient encore plus de charmes qu’autrefois.

Walter était extrêmement chevaleresque dans ses manières, et ses attentions continuelles pour Amy avaient quelque chose de moins familier que dans le temps où il la considérait comme une sœur. Un étranger aurait cru qu’il lui faisait la cour et n’avait pas encore obtenu sa main. On eût dit qu’il ne pouvait croire à son bonheur ; son amour était respectueux et tendre. Amy, de son côté, était tous les jours plus fière de lui ; elle comprenait mieux son caractère. L’été précédent il était encore pour elle un mystère