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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/167

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encore allé que sur le balcon pour sentir l’air. Les grandes chaleurs l’avaient aussi fort éprouvé, et contribuaient à retarder sa complète guérison.

Mais, quand il apprit que Walter désirait de le voir, il en fut réjoui, et répondit qu’il monterait. Déjà il avait voulu offrir à sa cousine de tenir un peu compagnie au malade, et il parut charmé d’apprendre que Walter fût assez bien pour désirer sa visite. Elle vit qu’il fallait donc le préparer un peu à ce que Walter avait à lui dire.

— Il désire beaucoup vous voir, dit-elle. Il veut mettre ses affaires en ordre ; et, s’il parle de… de sa mort, soyez assez bon pour ne pas le contredire.

— Comment ! il n’y a pas de danger ! s’écria Philippe.

— Je ne crois pas qu’il soit plus mal ; mais il a un si grand désir que tout soit arrangé, qu’il sera mieux de le laisser se délivrer de ce souci. Ainsi vous tâcherez de tout supporter, n’est-ce pas, Philippe ?

— Et vous-même, comment pouvez-vous le supporter ? demanda Philippe.

— Je ne sais… je ne puis le contredire.

Philippe n’ajouta rien, et demanda seulement quand il devait monter.

— Dans une heure, peut-être ; ou bien quand vous serez prêt, car vous pourrez vous reposer un moment dans le salon avant d’entrer.

Il trouva la montée plus difficile qu’il ne s’était attendu, et il entra dans le salon si essoufflé et les genoux si tremblants, qu’Amable le fit reposer un