Aller au contenu

Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 289 —

Une invitation spéciale avait été envoyée à Trim ; et c’était fort heureux. Charles assurait que Charlotte n’aurait pu partir sans sa permission ; il régnait sur elle comme un tyran, et semblait la croire faite exprès pour le soigner et le promener.

Laura, sachant combien sa grand’mère l’aimait, sentit qu’elle devait offrir d’accompagner son père et sa sœur. Philippe l’approuva, espérant d’aller la joindre après la session, quand il aurait réglé quelques affaires à Redclyffe. On voyait aussi que M. Edmonstone aurait bien voulu emmener sa femme ; elle-même, dans d’autres circonstances, n’aurait pas demandé mieux que de l’accompagner. Elle n’avait pas été en Irlande depuis quinze ans, et regrettait d’avoir si peu connu sa belle-mère. Ayant reconnu que Charles pouvait se passer d’elle, elle n’aurait pas hésité à le quitter, si elle avait vu Amy mieux portante et plus gaie ; mais on ne pouvait songer à la laisser.

Charles et Amable ne pensaient pas ainsi. Ils ne pouvaient souffrir que leur mère demeurât avec eux sans nécessité, quand leur grand’mère désirait tant de la voir. Ils savaient aussi que madame Edmonstone avait besoin de repos et de changement, après une si triste année.

Amable ne s’effrayait point d’être seule chargée de soigner Charles et son enfant. Elle avait acquis assez d’expérience ; elle était d’ailleurs accoutumée à Charles, et ne se tourmentait pas sans nécessité sur la santé de son enfant ; puis elle aurait, au besoin, les conseils de la vieille bonne et ceux du docteur