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l’une contre l’autre, pendant que ses yeux étaient fixés sur cette scène. Cependant Philippe, ignorant tout ce qu’elle lui rappelait, se plaignit bientôt que le vent était très froid, et, sans hésiter, elle se tourna vers lui et le suivit.

Elle rappela son attention afin d’écouter les moyens que Philippe proposait pour promener Charles ; il y avait bien, à ce qu’il croyait, quelque véhicule à la maison, mais pas de chevaux. Ceci ressemblait bien à l’ancienne exactitude de Philippe ! Mais, comme ils passaient devant les vastes étables où les Morville d’autrefois logeaient leurs chevaux aussi somptueusement qu’eux-mêmes, Amable proposa d’y faire quelques recherches. Ils finirent par y trouver un poney et une chèvre, et dans la remise, une brouette.

En quittant les étables, ils suivirent un long mur exposé au soleil, à l’abri duquel ils rencontrèrent Anne, qui promenait la petite Mary. Markham était auprès d’elles, et, comme il tournait le dos à Philippe et à Amable, il ne les vit pas venir, et ils purent l’entendre comme il parlait à Anne, admirait l’enfant et la faisait rire. Enfin, il la prit dans ses bras et la porta, comme il avait souvent porté son père. Mais il la rendit à sa bonne dès qu’il entendit le bruit des pas, et il fut obligé de s’essuyer les yeux avant de répondre au salut d’Amable et de Philippe. Il fut très surpris de rencontrer M. Morville, qui, la veille, semblait ne pouvoir soulever sa tête, et ne comprenait pas ce que lady Morville avait pu faire pour produire un pareil changement. Philippe avait perdu sa