Page:Young - Les Nuits, trad. Le Tourneur, t. 1-2, 1827.djvu/28

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pas de faire disparaître tout-à-fait, je le crois impossible, mais du moins de diminuer, c'est le peu d'ordre qui se trouvait dans l'assemblage des différens morceaux dont chaque Nuit était composée. Elles n'ont point un objet distinct et particulier. Elles ne forment point un tout séparé. Le poëte quitte une matière dans un chant pour la reprendre dans un autre. Il y revient plusieurs fois, selon que les mêmes sentimens se renouvellent dans son âme, ou qu'il découvre de nouvelles réflexions et de nouveaux rapports. Ce qui aurait pu servir à former une seule nuit, est morcelé et dispersé par lambeaux dans les neuf nuits de l'original, sans que chaque portion appartienne plutôt à une nuit qu'à toute autre. On conçoit aisément que l'auteur, méditant sans plan et sans méthode sur les principales vérités de la morale et de la religion, devait retomber souvent sur les mêmes sujets, que l'idée de la mort lui rappelait autant de fois la vanité de la vie, l'immortalité, etc., et