Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/304

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nouvelles que ses amis de la ville venaient de lui communiquer l’affectaient beaucoup ; car elle se voyait selon toute apparence forcée à quitter le pays, le renvoi de M. Necker et la formation du nouveau ministère, devant occasionner d’assez terribles mouvements pour qu’une famille étrangère ; y trouvât des ennuis sinon des dangers. — 18 milles.

Le 16. — Toutes les maisons de Nancy ont des gouttières et des tuyaux en étain, ce qui rend la promenade dans les rues très commode et très agréable ; c’est aussi, au point de vue de la politique, une consommation utile. Nancy et Lunéville sont éclairées à l’anglaise, au lieu d’avoir, ces réverbères suspendus au milieu de la rue communs aux autres villes de France. Avant de terminer ce qui a rapport à mon séjour ici, je veux mettre le voyageur en garde contre l’hôtel d’Angleterre, à moins qu’il ne soit grand seigneur et n’ait d’argent à n’en savoir que faire. On me demanda 3 livres pour la chambre, autant pour un mauvais dîner ; le souper, se composant d’une pinte de vin et d’une assiette d’échaudés que je payais 10 sous à Metz, on me le compta 20 sous. Enfin, je fus si peu satisfait, que je transportai mes quartiers à l’hôtel des Halles, où à table d’hôte, en compagnie d’officiers de fort bonnes manières, j’avais pour 36 sous deux beaux services, un dessert et une bouteille de vin, chambre 20 sous. L’hôtel d’Angleterre, cependant, est supérieur comme apparence, c’est le premier de la ville. Arrivé le soir à Lunéville. Les environs de Nancy sont très jolis. — 17 milles.

Le 17. — Lunéville étant le séjour de M. Lazowski, père de mon excellent ami, que l’on avait prévenu de