Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/349

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qu’elle-même n’aurait plus assez de pouvoir pour ramener l’ordre et la paix ; on serait sur le bord de l’abîme, ou de la banqueroute, ou de la guerre civile.

— Je hasardai mon avis que, sans une chambre haute, il ne peut y avoir de constitution solide et durable. Ce point fut très débattu, mais c’était assez pour moi que la discussion fût possible, et que de six ou sept messieurs il s’en trouvât deux pour adopter un système si peu au goût du jour que le mien. — 17 milles.

Le 15. — Jusqu’à Brioude, la campagne offre toujours le même intérêt. Le sommet de chacune des montagnes d’Auvergne est couronné d’un vieux château, d’un village ou d’une ville. Pour aller à Lampde (Lempdes), traversé la rivière sur un grand pont d’une seule arche. Là j’ai rendu visite à M. Greyffier de Talairat, avocat et subdélégué, pour lequel j’avais une recommandation ; il a eu la bonté de répondre avec soin à toutes mes demandes sur l’agriculture des environs. Il s’enquit beaucoup de lord Bristol, et apprit avec plaisir que je venais de la même province. Nous bûmes à la santé de ce seigneur avec du vin blanc très fort, très goûté par lui et conservé depuis quatre ans au soleil. — 18 milles.

Le 16. — En route de bonne heure pour éviter la chaleur dont je m’étais senti légèrement incommodé ; arrivé, à Fix. Traversé la rivière sur un bac, tout près d’un pont en construction, et monté graduellement dans un district d’origine volcanique où tout a été bouleversé par le feu. À la descente près de Chomet (la Chaumette), on remarque, à côté du chemin à droite, un amas de colonnes basaltiques ; ce sont de petits prismes hexagones très réguliers ; à gauche, dans la plaine, s’élève Poulaget (Paulhaguet). Fait halte à Saint-Georges, où je me