Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/361

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les améliorations à faire dans une ferme qu’il avait achetée à six ou sept milles de Berg, sur la route de Viviers, où j’allais, il m’accompagna jusque-là. Je lui conseillai d’en enclore bien une partie chaque année, finissant avec soin la chose commencée avant de passer à une autre, ou de ne pas s’en mêler du tout ; puis je le prémunis contre l’abus de l’écobuage. Je crains cependant que son homme d’affaires ne l’emporte sur le fermier anglais. J’espère qu’il aura reçu la graine de navets que je lui ai envoyée. Dîné à Viviers et passé le Rhône. L’arrivée à l’Hôtel de Monsieur, grand et bel établissement à Montélimart, après les auberges du Vivarais où il n’y a que de la saleté, des punaises et des buffets mal garnis, ressemblait au passage d’Espagne en France : le contraste est frappant, et je me frottai les mains d’être de nouveau dans un pays chrétien, chez les milords Ninchitreas et les miladis Bettis de M. Chabot[1]— 23 milles.

Le 22. — Ayant une lettre pour M. Faujas de Saint-Fond, le célèbre naturaliste, auquel le monde doit plusieurs ouvrages importants sur les volcans, les aérostats et d’autres sujets de l’étude de la nature, j’eus la satisfaction d’apprendre, en le demandant, qu’il était à Montélimart, et de voir, en lui rendant visite, un homme de sa valeur bien logé et paraissant dans l’aisance. Il me reçut avec cette politesse franche qui fait partie de son caractère, et me présenta sur-le-champ à M. l’abbé Bérenger, qui est un de ses voisins de campagne et un excellent cultivateur, et à un autre monsieur qui partage les mêmes goûts. Le soir, il m’emmena faire visite à une dame de ses amies adonnée

  1. Ici l’auteur n’est pas compréhensible, même pour ses compatriotes. — Zimmerman.