Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/66

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en a quelques-uns de date récente, signe de prospérité tout aussi certain, peut-être, qu’aucun autre. On construit une nouvelle église sur un plan qui nécessitera de grandes dépenses. En somme, la cité est animée, les environs agréables ; une plage de sable ferme s’étend aussi loin que la marée. Les falaises adjacentes sont dignes d’être visitées par ceux qui ne connaissent pas déjà la pétrification de la glaise ; elle se trouve à l’état rocheux et argileux que j’ai décrit à Harwich. (Annales d’Agriculture). — 24 milles.

Le 18. — Boulogne, où se trouvent des collines opposées à la distance d’un mille, forme un charmant paysage ; la rivière serpente dans la vallée, et s’étend, en une belle nappe, au-dessous de la ville, avant de se jeter dans la mer, que l’on aperçoit entre deux falaises, dont l’une sert de fond au tableau. Il n’y manque que du bois ; s’il s’en trouvait un peu plus, on aurait peine à imaginer une scène plus agréable. Le pays s’améliore, les clôtures deviennent plus fréquentes, quelques parties se rapprochent beaucoup de l’Angleterre. Belles prairies aux, environs de Boubrie (Pont-de-Brique) ; plusieurs châteaux. L’agriculture ne fait pas l’objet de ce journal, mais je dois noter, en passant, qu’elle est certainement aussi misérable que le pays est bon. Pauvres moissons, jaunes de mauvaises herbes ! Cependant le terrain est resté tout l’été en jachère, bien inutilement. Sur les collines non loin de la mer, les arbres en détournent leurs cimes dépouillées de feuillage, ce n’est donc pas au vent du S.-O. seul qu’on doit attribuer cet effet. Si les Français n’ont pas d’agriculture à nous montrer, ils ont des routes ; rien de plus magnifique, de mieux tenu, que celle qui traverse un beau bois, propriété de M. Neuvillier ; on croirait voir