Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/78

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que ma précédente impression du peu d’animation des environs de cette ville serait effacée ; elle s’est au contraire confirmée : c’est un désert, comparé aux approches de Londres.

Pendant dix milles nous n’avons pas rencontré une diligence ; rien que deux messageries et des chaises de poste en petit nombre ; pas la dixième partie de ce que nous aurions trouvé près de Londres à la même heure.

Connaissant la grandeur, la richesse et l’importance de Paris, ce fait m’embarrasse beaucoup. S’il se confirmait plus tard, il y aurait abondance de conclusions à en tirer.

Pendant quelques milles on voit de tous côtés des carrières, dont on extrait la pierre au moyen de grandes roues. La campagne est variée ; il y faudrait une rivière pour la rendre plus agréable aux yeux. On a, en général, des bois en vue ; la proportion du territoire français, couvert par cette production en l’absence de charbon de terre, doit être considérable, car elle est la même depuis Calais. À Arpajon, petit château du duc de Mouchy, rien ne le recommande à l’attention. — 20 milles.

Le 29. — Contrée plate jusqu’à Étampes, le commencement du fameux Pays de Beauce. Jusqu’à Toury, chemin plat et ennuyeux, deux ou trois maisons de campagne en vue, seulement. — 31 milles.

Le 30. — Plaine unie, sans clôtures, sans intérêt et même ennuyeuse, quoique l’on ait partout en vue des villages et de petites villes ; on ne trouve pas réunis les éléments d’un paysage. Ce Pays de Beauce renferme, selon sa réputation, la fine fleur de l’agriculture française ;