Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/77

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le parc, quoiqu’elle soit de beaucoup la plus remarquable. La grande galerie est la plus belle que je connaisse, les autres salles ne sont rien ; on sait, du reste, que les statues et les peintures forment une magnifique collection. Tout le palais, hors la chapelle, semble ouvert à tout le monde ; la foule incroyable, au travers de laquelle nous nous frayâmes un chemin pour voir la procession, était composée de toutes sortes de personnes, quelques-unes assez mal vêtues, d’où je conclus qu’on ne repoussait qui que ce soit aux portes. Mais à l’entrée de l’appartement où dînait le roi, les officiers firent des distinctions, et ne permirent pas à tous de s’introduire pêle-mêle.

Les voyageurs, même de ces derniers temps, parlent beaucoup de l’intérêt remarquable que prennent les Français à ce qui concerne leurs rois, montrant par la vivacité de leur attention non seulement de la curiosité, mais de l’amour. Où, comment et chez qui l’ont-ils découvert ? C’est ce que j’ignore. — Il doit y avoir de l’inexactitude, ou bien le peuple a changé, dans ce peu d’années, au delà de ce qu’on peut croire.

Dîné à Paris ; le soir, la duchesse de Liancourt, qui paraît être la meilleure des femmes, m’a mené à l’Opéra, à Saint-Cloud, où nous avons aussi visité le palais que la reine fait bâtir ; il est grand, mais je trouve beaucoup à redire dans la façade. — 20 milles.

Le 28. — Ma jument étant assez remise pour supporter le voyage, point essentiel pour un aussi pauvre écuyer que moi, j’ai quitté Paris avec le comte de Larochefoucauld et mon ami Lazowski, et me suis mis en chemin pour traverser tout le royaume jusqu’aux Pyrénées. La route d’Orléans est une des plus importantes de celles qui partent de Paris ; j’espérais, en conséquence,