Aller au contenu

Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

éclatent seules, veuves de leurs réponses, qui ont quelque chose de fou dans leur intonation sans écho : « Oui, monsieur le président… Absolument !… Croyez bien que je n’en puis douter… À votre cabinet, dès la séance de tantôt. »

Wartz replaça le récepteur et se tourna vers Auburger. Celui-ci continuait de sourire, à tout hasard. Les gens de son espèce peuvent avoir aussi des battements de cœur, mais ce sont là des accidents dont personne ne s’aperçoit.

— Monsieur Auburger, vous m’avez rendu un grand service.

Et, rien qu’à la façon dont Samuel dit ce mot, M. Bertrand Auburger, devenu soudain un personnage nouveau, comprit qu’il avait là un homme à lui, et qu’il pouvait maintenant s’en aller. Par dilettantisme, peut-être, il s’accorda le plaisir de mesurer la possession acquise.

— Ne parlons pas de cela ! monsieur le délégué. Dites-moi seulement ceci : désormais, quand j’aurai appris quelque nouvelle, devrai-je en apporter la primeur chez Hansegel ou chez vous ? Comment ! vous hésitez encore ? Toujours des scrupules de loyauté ! Mais, je ne, suis, moi, qu’un instrument, je suis le téléphone de la foule, je transmets au maître qui me loue…