Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/30

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le sacrifice de la femme plutôt que le sacrifice de l’homme ? » dit alors l’amie de Sidonie. Et là-dessus je restai bouche close, car c’était le cri même du féminisme qu’elle jetait là et il est trop puissant pour qu’on le fasse taire d’un mot.

Je revis Sidonie. Elle revenait très lasse de sa clinique d’enfants, qu’elle a fondée avec le concours de la baronne Th., et où elle s’était attardée une heure et demie après le temps réglementaire. Ses yeux charmants étaient pleins des visions enfantines qu’ils avaient reçues toute l’après-midi ; elle souriait et racontait les mots de ses petits malades qui avaient cinq, sept, huit ans.

— Le féminisme…, lui dis-je.

Elle esquissa une grimace.

— Oh ! je vous en prie… Vous faites de moi une théoricienne insupportable. Il y a autre chose dans ma vie que le féminisme, et tenez, tout à l’heure, à la clinique, une petite fille