Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/31

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de cinq ans qui commence de l’infection osseuse et dont on a coupé les boucles brunes.

Mais, dans le jardin du cœur de Sidonie, jardin profond dont on n’a jamais fini le tour, ce qui m’intéressait, ce n’était point le coin des clairs ruisseaux, des fontaines jaillissantes, mais la sombre région des terres sans fraîcheur, drainées et asséchées par artifice, dont elle a fait le champ de bataille de ses luttes. Je prétendais qu’elle m’instruisît et qu’elle acceptât de m’y conduire.

— Ce n’est pas avec vos histoires d’enfants que j’écrirai mon livre, l’interrompis-je en riant, mais d’après les lumières que vous m’aurez fournies sur les théories qui dirigent votre vie et celle de tant d’autres femmes, les théories qui, nées des intellectuelles, sont en train de changer la face sociale, et que, par crainte de me méprendre, je ne veux connaître que d’une femme comme vous. Le féminisme est le fruit de l’orgueil de la femme.

— Non, dit Sidonie, il est le produit de l’égoïsme de l’homme.