Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/68

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tures et de la foule, image de la vie moderne, allait les engloutir.

Que leur manquait-il donc ?

C’étaient des femmes idéales. À les considérer en dehors du temps, elles répondaient exactement au type féminin le plus parfait, tel que nous avons souhaité qu’il soit, en opposition avec celui de l’homme, quand nous avons étudié la différenciation des sexes et son utilité sociale. C’étaient des femmes bien femmes et comme renforcées en leur caractère propre.

Et quand, saisi par le pathétique de leur situation, on regardait autour de soi, il n’y avait pas de place pour elles au soleil. À grand’peine pouvait-on leur découvrir parfois une vague situation de dame de compagnie, de chaperon pour jeunes filles ou de lectrice. J’en ai connu qui, pour n’être pas réduites à la mendicité, acceptaient de servir ; d’autres qui, pour ne pas servir, acceptaient d’être réduites à la mendicité. C’était le drame de la liane qui n’a pas trouvé de tuteur et qui meurt en rampant.