Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/74

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rités dont Madeleine fut si durement entourée. Mais si le mari, dans l’occurrence, est le cuistre que j’ai dit, c’est que M. René Boylesve l’a bien voulu. Il aurait pu être tout autre. Nos mères furent bien élevées, au sens de ce temps-là : mais, Dieu merci, nos pères ne furent pas tous des Achille Serpe. N’y avait-il point parmi eux nombre d’hommes bien élevés et charmants ? Madeleine, sans M. René Boylesve, eùt sûrement rencontré l’un de ceux-là qu’elle eût pu aimer de toute son âme.

Là-dessus tout change : au lieu d’une sorte de martyre d’un affreux devoir, voyez-vous cette fille accomplie, à la conscience raffinée et robuste, maîtresse.par l’exercice de tous les mouvements de son âme, habituée à se dominer, à s’effacer, à juguler son égoïsme, tombant dans les bras d’un galant homme qui l’adore. Quel ménage ! Quelle union ! Tous les conseils des femmes expertes qui, pendant dix ans, ont étroitement surveillé la jeune fille, aplatissant les exubérances « provocantes » de son beau chignon blond, et jusqu’aux rondeurs de son