Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/73

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en est à craindre tout ce qui lui plaît trop, tout ce qui l’enchante à l’excès, tout ce qui ferait déborder son âme comme une plante luxuriante qui sort de son jardin et fleurit pardessus le mur, ce jour-là on unit cette enfant frémissante et mortifiée à souhait au bourgeois sagace qui sait ce qu’il fait en prenant une jeune fille bien élevée.

Nous sommes un peu tristes de ce mariage et toutes les femmes ont soupiré de cette conclusion, mais parce que Madeleine était exquise et le monsieur Achille Serpe qu’elle épouse, un cuistre. Le romancier avait besoin qu’il en fût ainsi, d’abord pour prouver qu’une jeune fille bien élevée peut se passer de bonheur, et ensuite parce qu’il méditait un autre roman, suite du premier : Madeleine, jeune femme, où l’on voit que, fortifiée par une telle éducation, une femme malheureuse et tentée, dans des conditions où cent autres eussent trompé leur mari, demeure irréprochable, et pour ainsi dire dans l’impossibilité même de faillir. Rien que ce résultat est suffisant pour justifier les sévé-