Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/147

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Mlle Jen retrouvât son père Mousse, dit-elle tristement ; il avait peur que sa fille n’aime mieux ces gens-là que lui… Ce n’est peut-être pas bien de ma part d’aller les chercher maintenant… Mon bon maître avait tant de confiance en moi… S’il avait su que j’agirais comme cela quand il ne serait plus là !…

— Ma bonne Rosalie, reprit la fillette, vous savez bien que j’aimais de tout mon cœur ce père qui s’est montré si bon, si généreux pour moi ; je vous assure que rien ne me fera jamais oublier ce qu’il a été pour la petite orpheline, dont il s’est efforcé de faire le bonheur. Mais vous savez bien aussi que, s’il était encore là, il serait le premier à rechercher mes anciens bienfaiteurs et à leur venir en aide, s’ils sont dans le besoin, d’abord par charité, car il était très bienfaisant pour tous, et aussi par affection pour moi, car il savait quelle joie j’éprouverais à les retrouver. Vous vous souvenez bien qu’à Saint-Y…, l’année qui a suivi mon adoption, il me conduisait chaque jour à la foire pour attendre l’arrivée du montreur de chiens.

La pauvre fille, à tous ces souvenirs qui lui rappelaient la bonté de son maître, fondit en larmes et finit par comprendre qu’en travaillant au bonheur de Jen, elle ne manquerait en rien à la mémoire de M. Patrice. Elle se prépara donc à se mettre en route pour rechercher Roland.